Aujourd’hui, Papy Black vous raconte la belle histoire du café torréfié.
Naissance du Café Racer :
C'est à la frontière de l'Orient que nous retrouvons les premières traces du café, dans une région située entre la corne de l'Afrique, l'Ethiopie et le Yémen. Connu depuis l'Antiquité, le café est le fruit d'un arbuste, le caféier. Passons rapidement sur le sucre et la cuillère pour arriver à la naissance du Café Racer, sujet de cet article.
Encore une fois, il nous faut traverser la Manche et se rendre chez nos amis Brittons. Autant le dire de suite, quand on parle de moto, de sport mécanique, de musique, de mode, de jolies filles et de cuisine, l’Angleterre est incontournable. Heu, il y a peut-être 1 ou 2 intrus dans cette liste !
Donc, après la guerre, dans les années 50, le moyen de transport principal, c’est la moto ! Les ouvriers, les jeunes, les employés, personne n’a les moyens de s’offrir une voiture mais ils ont la chance d’avoir au coin de chaque rue une usine ou un atelier capable de produire des BSA, des Norton, des Triumph et tout pleins de marques plus ou moins célèbres. La moto, c’est le premier achat quand on commence à bosser et c’est le compagnon indispensable à toutes les sorties.
Le vendredi soir, on se retrouve au pub devant une bonne pinte et on compare les qualités de ses montures. Ensuite, le ton monte et on se lance vite sur le bitume pour se tirer une petite arsouille entre les deux cafés du quartier. Le vendredi suivant, on remet çà mais le gars a passé sa semaine à affuter sa meule pour la faire aller plus vite. C’est l’escalade, chacun veut la moto la plus rapide du quartier, le « Café racer » est né. Joe Bar Team, sort de ce corps !
Oui, je sais, je suis juste en train de vous dire que le Café Racer est né d’une arsouille entre mecs bourrés, désolé !
Comme d’un autre côté tout est lié, l’Angleterre c’est le pays des courses sur route, ( TT Ile de Man ! ), vous allez vite comprendre le développement incroyable de bêtes de courses issues de motos de série dont le seul critère est de dépasser les 100 miles/heure.

Bel exemple de Café d’époque sur base AJS
La philosophie du Café Racer :
Le Café Racer est un formidable espace de liberté dont les règles sont dictées par la mode, les moyens techniques et financiers et l’ingéniosité du créateur. Il n’y a aucun standard, aucune limite, les passages obligés sont basiques, juste un exercice de style et l’envie de posséder une moto « différente ».
Bon, on va déjà en fâcher quelques-uns, ceux qui ont modifié leur moto en changeant simplement les pots pour des adaptables du commerce pourront difficilement revendiquer le titre de « Café Racer ».
Donc, dans les passages obligés du Café racer, le remplacement du guidon par des bracelets est obligatoire. C’est ce qui va définir la position de conduite, le côté « grenouille sur une boite d’allumettes » indispensable pour mériter l’appellation !
Après, tout est permis, les commandes reculées, les ensembles selles réservoir, les roues, les freins, les pots, tout est question de goûts, de moyens et de maitrise technique.
Une transformation, c’est du temps, de l’argent ( ou pas !), un atelier plus ou moins équipé et des prédispositions artistiques . Le résultat peut quelques fois donner le tournis ! :
Café Racer et Bulldog, c’est pas le grand amour :
Bon, on va pas tourner autour du pot, la Bulldog n’est pas ou plutôt pas encore une base vraiment courante pour construire un café racer. Mais ceci s’explique : moto déjà typée, récente et encore assez chère, vous préférez rouler plutôt que de l’immobiliser des mois à l’atelier pour tenter d’améliorer une moto déjà presque parfaite… Si, si !
En France, on est pas vraiment à la pointe du sujet ! J’ai eu beau chercher, on retombe toujours sur la même : La Bulldog de Dan, splendide réalisation mais tellement vue :

Photo extraite de Café Racer Magazine ©
Admirez les commandes reculées et bien sur l’échappement !
Donc, encore une fois, il faut voyager et s’exporter un peu pour voir quelques jolies réalisations.
D’abord, en Italie, honneur à notre préférée, notre Mastino Napolitano qui orne la couverture du site et du forum. Exercice de style, budget illimité ou presque, respect de l’esprit Buldog, tout y est ! Ici une autre vue moins connue :

Aventurons nous maintenant dans la jungle hollandaise, autant le dire tout de suite, les goûts et les coulures, çà se discute pas !

Bon, il semble s’agir d’une création graphique mais çà le fait !!!
Autre variation sur le même sujet avec un résultat magnifique :

Après, voici une autre réalisation personnelle, plus discutable, tout le monde n’est pas non plus fan de Dave et de l’ami Molette !!!!

Et autre chose avec des moyens techniques aussi limités mais dans l’esprit :

Notez les commandes reculées pour nain de jardin !
Je sais, c’est un peu bref pour les Bulldog mais comme je l’ai dit, la base ne s’y prête pas trop : machine chère, valeur argus élevée, moto rare, les propriétaires de Bull vont hésiter à se lancer dans des transformations irréversibles et quelque fois hasardeuses.
Mais le moteur de la Bull est un must en matière de « look Café », il en impose et permet beaucoup d’inventivité. Moteur de Bull, moteur de TR 1, de Virago, bref, the V2 !!! Et là, le parc de bécanes d’occasion, d’épaves à pas cher, de moto du grand frère oublié dans une grange permet de se lâcher à pas cher…
Donc, en partant de çà,

Voici quelques exemples de ce que l’on peut faire avec plus ou moins de moyens et d’imagination :


Et la grande classe :




Voilà, ce bref aperçu, je l’espère va vous donner envie de vous lancer. Allez faire un tour de Google à travers le monde, vous y trouverez des centaines de motos à base de the V2 et qui sait, ceci vous donnera le déclic …
Le top du top :
Et pour finir, je me fais un petit plaisir, voici sans doute ce qui pourrait entrer dans le « top five » des plus belles motos du monde, enfin, à mon goût………… Ok, c’est pas une Bull mais que c’est beau !!!

1000 Vincent Egli, la classe à l’état pur !
La prochaine fois, nous verrons ensemble la culture des bigorneaux en eau tiède !
Black Magic février 2013 ©